Myth Syzer : Le rêve américain

Myth Syzer : Le rêve américain
Sa trap codéinée, unique au sein du hip-hop francophone, est plébiscitée par tous les rappeurs les plus populaires du moment. Au point de nouer des liens avec la très prolifique scène belge (Damso, Hamza, Roméo Elvis), et même de se frayer un chemin jusqu’aux States, terreau de ses plus grandes inspirations. Après une dernière mixtape aussi violente qu’enivrante (Bisous Mortels, sortie en 2018), celui qu’on compare élogieusement à Clams Casino devrait offrir à l’IBOAT, pour sa soirée club le 30 janvier prochain, un aller simple pour Atlanta… Avec son affiliation à la scène hip-hop US, et son CV copieusement fourni en collaborations nord- américaines (les talentueux Kaytranada, A$AP Ferg…), difficile aujourd’hui de s’imaginer Thomas Le Souder en jeune beatmaker à la Roche-Sur-Yon. C’est pourtant bel et bien dans la petite commune vendéenne qu’a démarré la carrière de l’autodidacte, avant de prendre un envol stratosphérique sous les traits de Myth Syzer. D’abord en direction de la capitale française, où il sort en 2011 son premier album et fonde avec les rappeurs en vogue Ichon et Loveni, le collectif Bon Gamin. Puis dans le berceau de son maître à penser Dr Dre, la clinquante Los Angeles, où les labels locaux Plug Research – ancienne écurie du vénéré Flying Lotus – et HuhWhat&Where lui ouvrent grand leurs portes, pour les sorties successives de 4 EP. S’il est sans doute en France, l’un des plus illustres ambassadeurs de ce son Outre-Atlantique, entre trap tapageuse made in Atlanta et cloud rap façon A$AP Rocky, Myth Syzer n’en oublie pas pour autant ses racines, établissant par l’usage d’une électronique vaporeuse, un lien étonnant avec la pop des années 80. On pense notamment à Daho, dont il sample en 2017 le fameux “Week-end à Rome”, pour les besoins d’une mixtape. Une esthétique particulièrement assumée sur le romantique Bisous, son dernier LP, pour lequel le producteur ose s’emparer du micro, et où figures d’un hip-hop habituellement provocateur (Doc Gynéco, Hamza…) côtoient sans complexe les langoureux phrasés de Bonnie Banane (le hit “Le Code”) ou Clara Cappagli, moitié du synthétique duo Agar Agar (“La Piscine”). Tel un Dr Jekyll et Mr Hyde du rap game, Thomas joue habilement sur les deux tableaux. En témoigne la sortie ultérieure du pendant sombre du disque, le bien nommé Bisous Mortels, où punchlines crues et beats caverneux reprennent sans transition le dessus. Une façon de nous rappeler que même sous ses contours les plus élégants et mélodieux, les prod’s de Myth Syzer ne perdent jamais de leur explosivité. Les vibrations des sub-bass à travers la carlingue de l’IBOAT, le 30 janvier prochain, devraient achever de nous convaincre…

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